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Déchets du bloc opératoire : Quels sont-ils et comment les trier ?
Les blocs opératoires sont d’importants pourvoyeurs de déchets et contribuent à hauteur de 20-30% de la totalité des déchets produits par un établissement de santé.
Contrairement aux idées reçues, la majorité de ces déchets ne sont pas des DASRI. Emballages plastiques et cartons, papiers, textiles sanitaires… Take a waste fait le point sur les règles de gestion applicables aux différents flux de déchets !
Déchets du bloc opératoire : définition et enjeux
Les déchets du bloc opératoire peuvent être divisés en quatre catégories principales :
- les déchets d’activités de soin à risque infectieux (DASRI) : les DASRI sont des déchets dangereux (DD). Comme leur nom l’indique, ils comprennent l’ensemble des déchets de soin présentant un risque infectieux (article R1335-1 Code de la santé publique). Les DASRI doivent être placés dès leur production dans des conteneurs dédiés. Pour en savoir plus sur la gestion des DASRI, nous vous invitons à consulter notre article dédié.
ℹ À noter que : La présence du risque infectieux est laissée à l’appréciation du soignant. Elle implique la réunion de deux éléments : la présence dans le déchet d’un micro-organisme potentiellement pathogène et l’existence d’une voie de pénétration du germe chez l’homme (aérienne, digestive, percutanée, transmuqueuse). |
- les autres DAS dangereux ne présentant pas de risque infectieux mais d’autres propriétés de dangers (chimique, cytotoxique, etc.) qui doivent être éliminés comme déchets dangereux (DD) ;
- les déchets assimilables aux ordures ménagères (DAOM) : ces déchets suivent les filières de tri et de collecte identiques à celles des déchets ménagers et assimilés (DMA).
- les déchets recyclables : emballages cartons et plastiques, papiers, verre, etc. qui doivent être triés à la source conformément à la réglementation en vigueur.
- les déchets recyclables : emballages cartons et plastiques, papiers, verre, etc. qui doivent être triés à la source conformément à la réglementation en vigueur.
La mise en place d’une gestion efficace de ces déchets est importante pour permettre notamment une réduction du volume de DASRI produits par l’établissement de santé.
En effet, on observe souvent en pratique une surutilisation des collecteurs jaunes dédiés aux DASRI alors même que la majeure partie des déchets du bloc opératoire peuvent être jetés dans d’autres poubelles.
Plus globalement, l’optimisation de la gestion des déchets dangereux et non-dangereux des blocs opératoires cinq avantages principaux pour les établissements de santé :
La gestion des emballages au bloc opératoire
On trouve de nombreux types d’emballages au bloc opératoire, qu’ils s’agisse d’emballages en plastique, en carton, papier mais également en verre ou encore en aluminium.
Exemples :
Emballages plastiques | Emballages cartonnés | Emballages en aluminium |
Emballages en plastique rigide de dispositifs médicaux Poches vides de NaCI Films et emballages plastiques souples | Boîtes de médicaments Boîtes de gants Boîtes de masques | Bouteilles de gaz anesthésiant |
Depuis 1994, tous les emballages doivent être triés à la source afin de permettre leur recyclage. La collecte de ces déchets peut se faire :
- soit par la collectivité : les emballages cartons, plastiques et papiers doivent être collectés dans un “bac jaune” pour être ensuite acheminés en centre de tri où ils seront séparés par matière ;
- soit par un prestataire privé si la production de déchets de l’établissement dépasse le seuil maximal de collecte fixé par la collectivité : notez qu’en fonction du niveau d’exigence du prestataire, un tri des emballages par matière ou type de produit peut parfois être demandé.
⚠️ Attention : Certains déchets en plastique ne sont pas des emballages et doivent rejoindre la filière des DAOM (voire DASRI si nécessaire). |
Le verre médical
On rencontre deux types de verre médical au bloc opératoire : le verre sodocalcique et le verre borosilicate. Il n’existe pas encore à ce jour de filières de recyclage en France pour ce type de verre.
Néanmoins, sauf certaines exceptions – par exemple, du verre ayant contenu des médicaments cytotoxiques -, le verre médical n’est pas un déchet dangereux ni un DASRI et peut donc être jeté dans les poubelles dédiées aux DAOM.
Selon une étude de faisabilité réalisée par Take a waste, les principaux freins à la mise en place d’une filière de recyclage du verre médical sont d’ordre réglementaire (classification du déchet et autorisations nécessaires pour le traitement), technique (séparation des deux types de verre médical) et économique (coût de mise en place de la filière).
Quel matériel de pré-collecte pour les emballages ?
Concernant le matériel de pré-collecte, il est important de privilégier des supports à la fois mobiles et résistants au bionettoyage. Dans les autres locaux (SSPI, arsenal, salle de pause du personnel), nous vous recommandons de privilégier des supports à couvercle avec un code couleur clairement identifié.
⚠️ Attention : Veillez à bien différencier le tri des emballages des filières DASRI et DASND en utilisant des sacs transparents permettant un contrôle visuel. |
Dans tous les cas, il est essentiel de mettre en place une signalétique claire et adaptée afin de garantir une bonne application des règles de tri. L’information et la sensibilisation du personnel aux enjeux liés au respect de ces règles de tri est également primordiale.
La gestion des autres déchets spécifiques au bloc opératoire
Papiers et papiers confidentiels
Ces déchets comprennent notamment les papiers de bureau et les papiers confidentiels :
- les papiers non confidentiels peuvent être triés dans le même bac que les emballages ou collectés par un prestataire privé ;
- les papiers confidentiels, qu’ils soient ou non broyés sur place, doivent faire l’objet d’une collecte spécifique par un prestataire privé.
Les métaux de bloc
On trouve de nombreux objets en métal dans les blocs opératoires, qu’il s’agisse par exemple de simulateurs cardiaques, de sondes de rythmologie ou encore de lames de laryngoscope.
Pour pouvoir être triés puis revalorisés, les déchets métalliques provenant des blocs opératoires doivent être désinfectés conformément à un protocole préalablement établi. Il s’agit généralement d’une désinfection par trempage.
Notons que de plus en plus d’établissements de santé mettent en place un tri pour leurs métaux avec un matériel de stockage adapté.
Les textiles sanitaires
Masques chirurgicaux, champs opératoires, charlottes, blouses… Les textiles sanitaires sont également nombreux au bloc opératoire. L’utilisation des textiles sanitaires à usage unique est par ailleurs en forte augmentation pour des raisons d’hygiène mais également de praticité. Cela induit néanmoins une augmentation importante de la fraction des textiles sanitaires dans les déchets des établissements de santé.
ℹ Notez-le : Les textiles sanitaires représentent jusqu’à 30% des déchets résiduels d’une clinique. |
Le réemploi et le recyclage de ces déchets représente donc un levier important pour réduire les déchets associés aux ordures ménagères (DAOM) des blocs opératoires. À ce titre, leur tri et collecte sera favorisé dans le cadre de l’entrée en vigueur (prévue pour 2024) de la nouvelle filière REP sur les textiles sanitaires à usage unique et dont le projet de décret est actuellement en consultation publique.
Les dispositifs de soin relèvent de la catégorie 2 du décret. Elle comprend notamment : les masques, blouses, sur-chaussures, charlottes, draps, compresses non-tissés, rouleaux de coton, etc.
Les médicaments cytotoxiques / cytostatiques
Les médicaments cytotoxiques et cytostatiques doivent impérativement être éliminés par une filière spécifique aux déchets dangereux permettant de garantir une incinération à 1200°C. Ils doivent être collectés en fûts étanches bleus par un prestataire spécialisé (généralement le prestataire DASRI) sans impératif de fréquence de collecte.
ℹ Notez-le : Il est possible de jeter les médicaments cytotoxiques et cytostatiques dans le même conteneur que les DASRI lorsque ces derniers sont acheminés vers un centre d’incinération spécialisé pour les déchets dangereux. |
Pièces anatomiques
Enfin, les fragments humains doivent être incinérés dans un crématorium autorisé. Ils doivent être entreposés dans des enceintes frigorifiques et collectés dans un emballage rigide à usage unique, étanche et homologué.
⚠️ Attention : Les déchets anatomiques humains correspondant à des fragments humains non aisément identifiables doivent être éliminés comme des DASRI même en l’absence de risque infectieux (article R1335-1 Code de la santé publique). |