Comment mesurer l’impact carbone de mes déchets ?

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Comment mesurer l’impact carbone de mes déchets ?

Atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 relève d’un véritable défi. Elle implique de réduire les émissions brutes par un facteur d’au moins 6. Tous les postes d’émission sont concernés, y compris la gestion des déchets, dont l’impact carbone est souvent méconnu.

Pour pallier le manque de données sur ce sujet, Take a waste a collaboré avec Elys Conseil afin de développer des facteurs d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) pour les principaux flux de déchets. Découvrez dans cet article comment mieux intégrer la gestion des déchets dans votre bilan carbone.

Parce qu’on ne peut pas réduire ce qu’on ne mesure pas, connaître son empreinte carbone permet de comprendre et agir sur l’impact réel généré directement ou indirectement par une activité sur le climat.

L’impact carbone est exprimé en tonnes équivalent CO₂ (tCO₂e).

Pour l’évaluer, une entreprise peut réaliser un bilan carbone, qui recense l’ensemble de ses émissions, regroupées en trois catégories appelées “scopes” :

  • Scope 1 : Émissions directes
  • Scope 2 : Émissions indirectes liées à l’énergie
  • Scope 3 : Autres émissions indirectes

Les 3 scopes du bilan carbone

💡En savoir plus : découvrez ce que couvrent les différents scopes d’émissions et comment les calculer avec l’article d’Aktio.

 

Les déchets constituent un poste d’émissions qui pèse généralement peu par rapport à l’énergie et les transports. Leur impact est comptabilisé dans le scope 3 du bilan carbone, car il s’agit d’émissions indirectes générées après la production. La gestion des déchets est à l’origine de 1 à 5 % des émissions carbones selon les secteurs.

👉 La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) vise une réduction de 37 % des émissions du secteur d’ici 2030 et de 66 % d’ici 2050.

Mesurer l’empreinte carbone de ses déchets permet d’identifier des leviers d’action concrets pour réduire l’impact environnemental de son activité. Pour y parvenir, trois étapes clés sont à suivre :

  1. Collecter les données techniques relatives aux déchets
  2. Appliquer les facteurs d’émission correspondants
  3. Distinguer les émissions induites des émissions évitées

Récupérer les données techniques 

Le registre de suivi des déchets permet de documenter la gestion quotidienne des déchets produits par l’entreprise. Ce document est obligatoire depuis 2005 pour les déchets dangereux et depuis 2012 pour tous les autres flux.

Registre de suivi des déchets

  • La production de déchets
  • Les modes de traitement
  • Les distances de collecte et les modes de transport

 

Télécharger le modèle : Registre de suivi des déchets

 

Comment calculer son impact carbone des déchets ?

Take a waste a fait appel au bureau d’études Elys Conseil pour élaborer des facteurs d’émission GES pour différents flux : déchets résiduels, cartons, papiers, emballages, verre, biodéchets et DASRI.

L’analyse se concentre sur la gestion des déchets, en prenant en compte les impacts liés à leur collecte et à leur traitement. Ainsi, les étapes en amont (production, transport et utilisation des produits) ne sont pas prises en compte.

Les émissions induites et évitées

La gestion des déchets génère à la fois des émissions induites et des émissions évitées.

Les émissions induites correspondent à l’impact environnemental lié à la gestion des déchets, depuis leur collecte jusqu’à leur traitement final.

En parallèle, certains modes de traitement, comme le recyclage ou la valorisation organique, permettent de réduire l’impact global en évitant la production de matériaux vierges ou l’usage d’énergies fossiles. On parle alors d’émissions évitées, car ces procédés substituent des processus plus émetteurs.

Les émissions carbone selon les modes de traitement des déchets

 

Le calcul de l’impact carbone des déchets

Une fois les données récupérées, vous pouvez appliquer la formule suivante pour calculer l’impact carbone de vos différents flux de déchets :

Calcul de l'impact carbone des déchets

Prévention des déchets 

Dans une stratégie bas carbone, la prévention des déchets est un levier souvent sous-exploité. Elle repose sur un principe simple : le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit. Cette approche amont s’inscrit pleinement dans le scope 3, qui couvre notamment les émissions liées aux achats de biens et de services.

En réduisant les achats superflus ou à usage unique, on agit en amont de la chaîne de valeur : pas d’achat = pas de production = pas de déchet. Ainsi, moins de ressources sont extraites, transformées, transportées, et par conséquent moins d’émission de GES sont générées.

Par ailleurs, si la gestion des déchets représente une part relativement faible du bilan carbone d’un établissement, la prévention, en amont, agit sur une portion bien plus significative. Il est donc essentiel de sensibiliser et de former le personnel ou les clients sur les bons gestes à adopter !

👉 Découvrez comment former vos collaborateurs au tri des déchets !

 

Choisir son prestataire

Privilégier un prestataire de proximité

Opter pour un acteur local permet de limiter les kilomètres parcourus entre le lieu de production des déchets et leur centre de traitement. Ce choix contribue à réduire les émissions liées au transport, tout en soutenant l’économie locale.

Remonter dans la hiérarchie des modes de traitement

Le choix du mode de traitement joue un rôle clé dans la réduction de l’impact carbone des déchets. En effet, tous les modes de traitement ne génèrent pas le même niveau d’émissions : il est donc essentiel de privilégier ceux qui permettent de limiter au maximum les émissions induites et de maximiser les émissions évitées.

Voici la hiérarchie des modes de traitement à prioriser :

ℹ À noter : certains flux de déchets, comme le papier, émettent plus de CO2 lorsqu’ils sont recyclés que lorsqu’ils sont incinérés. Dans ce cas précis, cela ne veut pas dire qu’il faut privilégier l’incinération au recyclage. Le recyclage reste souvent plus intéressant si l’on prend en compte l’impact sur la biodiversité, la pollution de l’air, ou encore la consommation de biomasse.

Il ne faut pas se limiter à l’impact carbone : les pollutions locales et la gestion des ressources naturelles sont tout aussi essentielles à considérer. C’est en adoptant une approche globale que l’on peut réellement déterminer la meilleure option.

Vous souhaitez réduire l'impact carbone de vos déchets ?

Take a waste peut vous aider !