Serviettes en tissu vs serviettes en papier : le match
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Serviettes en tissu / serviettes en papier : le match 

Parmi toutes les questions d’un restaurateur soucieux de réduire son impact environnemental, celle du choix de la serviette va se poser… plus ou moins tôt : que choisir entre la serviette en papier jetable et la serviette en tissu réutilisable ?

La réponse paraît évidente : la serviette en tissu aurait un impact écologique moindre, puisqu’on ne la jette pas ! Mais tout n’est pas aussi simple. Afin de comprendre les impacts de chaque type de serviette, une analyse comparée est nécessaire sur l’ensemble de leur cycle de vie.

Les différentes étapes du cycle de vie

Une Analyse de Cycle de Vie (ACV) permet de mesurer les impacts environnementaux d’un produit, depuis l’extraction des matières premières servant à sa fabrication jusqu’à la fin de vie. On peut ainsi découper le cycle de vie d’une serviette en cinq grandes étapes, comme illustré sur ce schéma :

serviettes en tissu ou serviette papier, le choc

Quelques hypothèses clés pour les calculs 

Des calculs d’analyse du cycle de vie ont été réalisés par l’Institut suédois drecherche environnementale pour l’entreprise Duni, productrice de serviettes. Les principales données techniques utilisées sont fournies à la fois par le fabricant et la littérature scientifique : 

nombre d'utilisation serviette en tissu

 

Les autres variables utilisées dans les calculs sont les consommations énergétiques et d’eau occasionnées par le lavage des serviettes en tissu, le traitement du produit en fin de vie (supposé équivalent entre les deux types de serviette), le mode de transport, le lieu de production des matières premières, etc.  

Résultat : impact des serviettes en papier et en tissu (coton) sur le changement climatique 

L’analyse de cycle de vie peut mesurer plusieurs impacts environnementaux (comme l’épuisement des ressources, la pollution de l’air, de l’eau, etc.), exprimés selon plusieurs indicateurs (respectivement la consommation de ressources abiotiques, l’acidification de l’air, l’eutrophisation des milieux aquatiques, etc.). De façon à simplifier l’analyse, nous en en tiendrons à l’impact sur le changement climatique, exprimé selon un indicateur d’émissions de gaz à effet de serre dont l’unité est le « gramme d’équivalent CO2 ». 

Les calculs réalisés à partir des hypothèses précédentes et de facteurs d’émission issus de bases de données reconnues (comme EcoInvent et PE International) aboutissent aux résultats suivants1 :  

co2 serviette en tissu

 

Le graphique ci-dessus montre qu’en restauration, la serviette en tissu peut avoir un impact négatif sur le changement climatique quatre fois plus important que la serviette en papier. Il faut cependant relativiser ces résultats, qui dépendent uniquement des hypothèses choisies ! 

Discussion des résultats 

Les variables les plus importantes – auxquelles par conséquent un restaurateur doit prêter attention s’il veut réduire son impact environnemental au niveau des serviettes – sont les suivantes :  

  • Poids et tailles des serviettes : plus elles sont petites et légères, moindre sera l’impact ; 
  • Matière des serviettes :  
  • Préférer les matières recyclées ; 
  • Préférer le lin plutôt que le coton (pour les serviettes en tissu) ; 
  • Nombre d’utilisationsdes serviettes en tissu : plus elles seront utilisées, moindre sera l’impact ; 
  • Lavage des serviettes en tissu : privilégier les cycles de lavage économiques en eau et en énergie. 

Idéalement, un restaurateur doit prendre en compte tous ces différents facteurs avant de faire un choix… Il n’y a donc malheureusement pas de grand vainqueur au match, au sens où il est impossible de répondre dans l’absolu à la question : « Faut-il mieux utiliser une serviette jetable en papier qu’une serviette en tissu ? », même si les variables clés citées précédemment permettent de faire un choix plus éclairé. 

Par conséquent, le type de serviette n’est pas la première question à se poser pour améliorer l’impact environnemental de son restaurant. Au niveau des déchets, il faut donner la priorité aux flux importants en volume, comme les biodéchets et les « 5 flux », et d’abord chercher à les réduire – ce qui signifie de limiter le gaspillage alimentaire ainsi que les emballages plastiques (notamment). Puis il faut progressivement mettre en place le tri des déchets résiduels et faire le chemin jusqu’au « zéro déchet en mélange ».  

Pour plus de conseils et une démarche cohérente vers le zéro déchet

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