Comment mettre en place le tri des biodéchets en entreprise ?

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Comment mettre en place le tri des biodéchets en entreprise ?

Depuis le 1er janvier 2024, l’obligation de trier les biodéchets s’étend à tous les professionnels (Art. L. 541-21-1 du Code de l’Environnement). Lorsque l’on parle de biodéchet, on comprend les déchets de cuisine issus de la préparation ou des restes d’assiette (épluchures, sauces) et les déchets verts (tontes de pelouse, feuilles mortes). Chez les professionnels de la restauration commerciale ou collective, le gisement de biodéchets représente plus d’un million de tonnes par an[1], leur gestion est essentielle.

Depuis le tri à la source jusqu’à la valorisation, potentiellement sur site, cet article vous dira comment gérer efficacement vos biodéchets.

En parallèle du tri des biodéchets, la prévention du gaspillage alimentaire doit être également une priorité ; en effet, la meilleure façon de gérer ses déchets est de les éviter dès le départ en mettant en place des dons d’invendus alimentaires ou de produits avec une Date Limite de Consommation (DLC) dépassée, mais aussi en adaptant les proportions ou encore en proposant un service à l’assiette. Toutefois, certains déchets alimentaires restent inévitables et doivent être traités.

Le tri à la source des biodéchets revêt une importance capitale dans la gestion globale des déchets. En séparant ces déchets organiques dès leur origine, on facilite grandement leur traitement ultérieur. Les biodéchets représentent en moyenne 1/3 des déchets résiduels ménagerss en poids, parfois moins chez les professionnels mais souvent une part significative malgré tout[2]. Le tri permet de réduire la quantité de déchets envoyés en décharge et de les valoriser de manière plus efficace.

biodéchets

Les leviers pour réussir le tri à la source 

La sensibilisation et la formation du personnel : à travers des formations du personnel pour enseigner les bonnes pratiques de tri (notamment sur les emballages compostables) et renforcer l’engagement.

Une signalétique claire et concise : des panneaux et des étiquettes bien visibles et facilement compréhensibles doivent être installés aux points de collecte pour guider le personnel. Une signalétique efficace garantit une identification rapide des différents types de déchets et minimise ainsi les erreurs.

Le choix du matériel de pré-collecte : en utilisant le bon équipement au bon endroit.

Il n’existe pas de règles strictes concernant la manière dont les biodéchets doivent être stockés avant d’être collectés par des prestataires externes. Les détenteurs de ces déchets sont simplement tenus d’assurer leur sécurité sanitaire. Dès lors, le lieu de stockage des poubelles peut être réfrigéré ou non, ce qui peut influencer la fréquence recommandée de collecte et éviter dans une moindre mesure, les problèmes d’odeurs et de décomposition.

Une fois les biodéchets stockés, il y a deux façons de les traiter : l’établissement peut choisir de les gérer lui-même sur site ou il peut avoir recours à un prestataire externe pour la collecte et la revalorisation de la matière organique.

 

Il n’existe pas de règles strictes concernant la manière dont les biodéchets doivent être stockés avant d’être collectés par des prestataires externes. Les détenteurs de ces déchets sont simplement tenus d’assurer leur sécurité sanitaire. Dès lors, le lieu de stockage des poubelles peut être réfrigéré ou non, ce qui peut influencer la fréquence recommandée de collecte et éviter dans une moindre mesure, les problèmes d’odeurs et de décomposition.

Une fois les biodéchets stockés, il y a deux façons de les traiter : l’établissement peut choisir de les gérer lui-même sur site ou il peut avoir recours à un prestataire externe pour la collecte et la revalorisation de la matière organique.

Il existe différentes solutions qui permettent de traiter ou pré-traiter ses biodéchets sur site. Les composteurs « classiques » correspondent à un gisement plutôt faible (5 à 10 tonnes/an maximum), alors que les autres machines sont davantage appropriées pour une quantité de déchets organiques plus élevée (10 à 15 tonnes/an minimum).

Composteur « classique »

Sous forme de bacs ou en lombricomposteur, le composteur « classique » permet de décomposer les déchets alimentaires et les déchets verts. La matière se dégrade progressivement grâce à l’action des bactéries, des champignons et insectes pour se transformer en compost.

Composteur mécanique 

A l’aide d’une manivelle et de la puissance mécanique, le composteur mécanique accélère la maturation du compost qui s’aère et se dégrade donc plus rapidement.

Composteur électromécanique

Contrairement au composteur dit « classique » qui repose sur des processus naturels, le composteur électromécanique utilise un brassage automatique pour accélérer le processus de décomposition. Il peut également être équipé de systèmes de ventilation et de contrôle de la température et de l’humidité pour maintenir les conditions optimales de compostage.

Biodigesteur

Par action mécanique,  les biodéchets sont d’abord déchiquetés à l’aide de broyeurs intégrés à la machine puis sont digérés parles micro-organismes produisant de la chaleur et del’humidité. En sorti, le biodigesteur qui a réduit de 90 % le poids des déchets, transforme la matière organique en résidu solide revalorisable.

Déshydrateur ou sécheur

Un déshydrateur ou sécheur de biodéchets peut réduire jusqu’à 90 % le volume des déchets organiques en éliminant une grandepartie de leur contenu en eau. Soumis à ce processus de déshydratation, la matière organique devient alors un résiduel sec et compact (séchât) qui peut être revalorisé.

 Composteur classiqueComposteur mécaniqueComposteur électro-mécaniqueBiodigesteurDéshydrateur / sécheur
Gisement annuel 🥕
FaibleFaible / moyenMoyen / élevéElévéElévé
Coût 💲
+++++++++
Temps d’utilisation/entretien 🔧
++++++++
Consommation d’énergie ⚡++++++++
Temps de maturation ⏱️
++++++++
Nuisibles et odeurs 🦨
++++++++
Production 🌱
CompostCompostCompostRésidu solide revalorisableSéchât

Les machines sur site peuvent être adaptées pour les gros producteurs de biodéchets, qui n’ont pas de solution de collecte externe à proximité et qui peuvent utiliser la matière produite (compost, digestat, séchât).

Il existe une diversité de prestataires de collecte de biodéchets, chacun ayant sa propre taille, localisation et méthodes de revalorisation. Lors du choix d’un prestataire pour la gestion des déchets, plusieurs facteurs doivent être pris en compte :

  • La proximité du prestataire : La sélection d’un prestataire local est primordiale, elle permet de réduire les coûts liés au transport mais également de minimiser l’empreinte carbone associée au déplacement des déchets. C’est probablement le facteur le plus important lors du choix d’un prestataire.

 

  • La quantité de déchets organiques : Vous pouvez évaluer le volume de biodéchets produits annuellement dans votre établissement avec notre calculateur, certains prestataires sont mieux équipés pour gérer de grandes quantités de matières organiques.

 

  • Le prix de la prestation : Le coût des services proposés par le prestataire doit être compatible avec votre budget tout en garantissant un niveau de qualité satisfaisant. Les tarifs fluctuent en fonction du nombre de passage, du nombre de levée des bacs et de la mise à disposition ou non des bacs.

 

  • Le traitement des bacs : Certains prestataires offrent un service plus complet en nettoyant les bacs, ils emportent le bac sale pour le remplacer directement par un bac propre alors que d’autres récupèrent seulement les biodéchets.

 

  • Le nombre de collectes nécessaires : Si vous êtes collecté par la collectivité locale, la fréquence de collecte reste fixe. En revanche, si êtes collecté par un prestataire privé, vous devrez choisir un prestataire capable de répondre à vos besoins en matière de planification et de flexibilité des collectes de vos biodéchets.

 

  • La traçabilité des biodéchets : La plupart des prestataires pèsent les biodéchets collectés. Cependant, ce n’est pas le cas de tous, il est essentiel d’obtenir un reporting des déchets précis qui vous permettra de suivre votre production de biodéchets afin de les réduire mais surtout de pouvoir remplir votre registre des déchets obligatoires depuis 2012[3].

 

  • La typologie des déchets : Il est indispensable de sélectionner un prestataire capable de traiter efficacement les différents types de déchets alimentaires produits spécifiquement par votre établissement. En effet, certains biodéchets sont plus appropriés pour certaines méthodes de revalorisation. C’est le cas des fruits de mer ainsi que des viandes et carcasses dont la revalorisation la plus appropriée est le compostage, ou encore des déchets gras, liquides ou conditionnés qui eux seront mieux revalorisés par méthanisation.

 

Que faire de mes biodéchets conditionnés ?

Les biodéchets conditionnés sont les déchets alimentaires emballés qui proviennent des invendus alimentaires, des aliments périmés ou encore issus d’une rupture de chaîne de froid. Que l’emballage soit biodégradable ou non, ils doivent également être revalorisés. Les aliments emballés sont soit déballés à la main, soit déconditionnés par un prestataire externe à l’aide d’une installation adaptée, appelée déconditionneur, qui permet d’extraire la matière organique.

Alors que les biodéchets sont majoritairement composés d’eau à hauteur de 60 %, il est encore courant de les incinérer ou de les enfouir, des méthodes préjudiciables d’un point de vue environnementale. Deux méthodes principales sont utilisées pour valoriser les biodéchets : le compostage et la méthanisation.

Compostage industriel

Le compostage consiste à décomposer les déchets alimentaires pour produire un amendement organique riche en nutriments, utilisé pour enrichir les sols et favoriser la croissance des plantes.

La matière organique est d’abord broyée puis disposée en andains sous des bâches afin d’éviter la dissipation du méthane dans l’air. C’est là que les micro-organismes (champignons et vers) amorcent le processus de décomposition. Pour favoriser ce dernier, les andains sont retournés régulièrement afin d’oxygéner et d’aérer le compost.

Au cours de la décomposition, la température à l’intérieur des tas de compost augmente naturellement. Dans les plateformes de compostage industriel, cette température peut atteindre jusqu’à 70°C principalement due à l’activité microbienne qui génère de la chaleur, garantissant ainsi un compost de meilleure qualité.

Le compost nécessite un bon équilibre entre la matière humide et la matière sèche. Un compost trop sec ralentira la décomposition, tandis qu’un excès d’humidité peut entraîner une mauvaise odeur ou un compost qui ne se décompose pas correctement.

Une fois le compost parvenu à maturité, généralement après environ 6 mois, il est tamisé à l’aide d’un crible avant d’être prêt à la vente. Ce tri final permet d’obtenir un compost homogène et de qualité supérieure, prêt à être utilisé comme engrais pour les jardins et les cultures.

Méthanisation

La méthanisation consiste à décomposer les déchets organiques dans une cuve sans oxygène pour produire du biogaz, source d’énergie renouvelable utilisée pour la production d’électricité et de chaleur.

Méthaniseur biodéchets

Une fois collectés, les biodéchets sont broyés ou déchiquetés afin de faciliter leur décomposition, puis ils sont placés dans une cuve hermétique appelée digesteur. Dans cet environnement dépourvu d’oxygène et maintenu à une température de 38°C, la matière organique se dégrade par réaction anaérobie. Sous l’action des bactéries, la fermentation de la matière organique progresse à travers différents stades jusqu’à la production de méthane.

Au terme de 20 à 80 jours, le biogaz résultant de ce processus peut être récupéré. Principalement constitué de méthane et de dioxyde de carbone, ce biogaz peut être valorisé sous forme de cogénération, permettant ainsi la production simultanée d’électricité et de chaleur. Il peut également subir une phase d’épuration pour être transformé en biométhane, utilisé ensuite comme carburant.

En parallèle, le digestat, résidu solide issu de la digestion est récupéré et valorisé en agriculture. Il est ainsi répandu sur les cultures en tant qu’engrais organique, contribuant ainsi à la fertilité des sols.

Enfin selon l’ADEME, il n’y a pas de revalorisation meilleure que l’autre[4] au niveau environnemental. Ainsi, il est préférable d’orienter son choix en fonction des critères listés dans l’article.

Paré pour affronter vos biodéchets ? Nous pouvons vous aider à mettre en place la solution de tri la plus adaptée à votre établissement.

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