Déchets d’emballages : comment les trier ?

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Déchets d’emballages : comment les trier ?

Les déchets d’emballages sont nombreux et divers en entreprise. Cartons, films, palettes, emballages en plastique… Il n’est pas toujours simple de s’y retrouver pour opérer un tri efficace, garantir un traitement optimal des déchets et maximiser leur recyclage !

Voici un tour d’horizon des principales méthodes de tri utilisées, avec leurs avantages et leurs limites.

Tri des emballages : par matériau, par produit, comment s’y retrouver ?

Il existe plusieurs façons d’organiser le tri des déchets d’emballages. Nous en retenons ici quatre grandes approches (avec nos propres appellations).

1. Tri multi-matériaux

Dans ce schéma, plusieurs matériaux d’emballage différents sont jetés dans le même contenant de collecte, puis triés plus finement ensuite.

  • Le bac jaune : les emballages ménagers ou « assimilés ménagers » sont jetés ensemble dans la poubelle jaune, puis acheminés dans un centre de tri. Là, les différents les différents matériaux d’emballages y sont séparés (papier-carton, emballages plastiques, acier, aluminium) pour permettre leur recyclage ;
  • Le mélange plastique souple et carton : Les plastiques souples (ex. films plastique) sont mis en sache, puis déposés avec les cartons dans une benne ou un compacteur. Le prestataire sépare ensuite ces deux flux sur son site pour faciliter la valorisation des déchets.
déchets d'emballages en mélange

2. Tri mono-matériau

Chaque matériau dispose de son propre contenant de collecte. Attention cependant, tous les déchets jetés dans le contenant ne sont pas nécessairement des déchets d’emballage :

  • La benne bois : elle peut accueillir des palettes perdues ou cassées, des caisses en bois, mais aussi du mobilier en bois par exemple ;
  • La benne métaux : elle accueille des déchets d’emballages métalliques (conserves, fûts, etc.) et des objets métalliques hors emballages (racks ou étagères métalliques, etc.).
déchets pallettes
Déchets métaux

💡A noter : la distinction entre tri multi-matériaux / tri mono-matériaux s’appuie ici sur des grandes familles (bois, métaux, plastiques, etc.). Il serait possible de trier plus finement, et distinguer le type de  bois, séparer les différentes résines d’emballages plastiques, différencier les types de métaux.

Ce niveau de tri est toutefois rarement applicable aux déchets d’emballages, dans la mesure où les détenteurs ne connaissent généralement pas la composition matière exacte des emballages qu’ils utilisent.

3. Tri mono-déchets

Dans ce cas, chaque contenant de collecte est dédié à un produit ou un type d’emballage précis ce qui améliore fortement la qualité du tri et le recyclage des déchets.

  • Déchets de bureau (emballages de vente et emballages de service principalement) : tri des bouteilles PET, des canettes aluminium, des gobelets carton, etc.
  • Déchets de livraison (emballages de transport principalement) : tri des films de palettisation, des cagettes bois, etc.
  • Déchets spécifiques à certains secteurs : tri des embouts plastique en dialyse (par exemple).

Ce mode de tri est particulièrement adapté aux flux importants ou très homogènes et facilite le traitement des déchets par les collecteurs.

bouteilles plastiques
Palettes décharge

4. Tri multi-déchets

Plusieurs emballages bien identifiés sont mélangés volontairement dans une même benne, puis séparés ensuite par le prestataire de collecte.

On observe ce modèle principalement pour les déchets d’emballages de boisson. Certains collecteur proposent à leurs clients de jeter ensemble les bouteilles PET, canettes aluminium, briques alimentaires et gobelets carton – charge à eux d’effectuer ensuite un sur-tri pour séparer les 4 flux de déchets pour assurer leur recyclage.

Comment bien trier ses déchets d’emballages ?

Plusieurs emballages bien identifiés sont mélangés volontairement dans une même benne, puis séparés ensuite par le prestataire de collecte.

On observe ce modèle principalement pour les déchets d’emballages de boisson. Certains collecteur proposent à leurs clients de jeter ensemble les bouteilles PET, canettes aluminium, briques alimentaires et gobelets carton – charge à eux d’effectuer ensuite un sur-tri pour séparer les 4 flux de déchets pour assurer leur recyclage.

Quelle modalité de tri pour quels déchets d’emballages ?

Modalité de triIntérêtsLimitesEmballages pour lesquels ce tri est pertinent
Multi-matériaux • Consignes de tri larges – donc simples – pour les utilisateurs

• Tri « comme à la maison »

• Coût à la tonne optimisé
• Refus de tri : une partie des emballages n’est pas triée en centre de tri

• Maturité des filières : une partie des emballages triée n’est pas recyclée
Emballages assimilés ménagers : tous les emballages détenus par des professionnels et qui ressemblent à ceux des ménages sont de « bons candidats » au bac jaune
Mono-matériau• Tri qui reste simple : consigne claire et assez large

• Recyclage facilité en aval : tri à la source efficace

• Coût globalement maîtrisé
• Tri difficile quand il y a une grande diversité de déchets d’emballagesEmballages professionnels : tous les emballages de transport et en règle générale les « grands formats » d’emballages peuvent être triés par matériau
Mono-déchet• Tri fin intéressant d’un point de vue environnemental : bonne qualité du tri qui assure un recyclage en aval

• Rachat matière possible si les gisements sont importants
• Consignes de tri très restrictives : il peut rester beaucoup d’emballages que l’utilisateur ne sait pas où jeter (exemple typique des bols salade)

• Coût élevé voire prohibitif quand les gisements sont faibles
• Emballages de transport matures (films de palettisation transparents)

• Emballages spécifiques de petit format (exemple des embouts de dialyse qui partiraient en refus dans un centre de tri « bac jaune »)
Multi-déchets (emballages de boisson)• Mutualisation des poubelles : par rapport au tri mono-déchet, il n’y a qu’un contenant au lieu de quatre• Consignes de tri qui restent strictes

• Confusion possible / fréquente avec le bac jaune

• Coût élevé

Attention, les deux derniers schémas de tri ne sont pas recommandés pour les emballages assimilés ménagers ou emballages de bureau : en effet les bouteilles PET, canettes aluminium, briques alimentaires et gobelets en carton se recyclent très bien dans les centres de tri des collectes sélectives (« bac jaune ») et il n’est pas pertinent de chercher à les en détourner.

Comment limiter les refus de tri et maximiser le recyclage des déchets d’emballages ménagers ?

En France, selon l’ADEME, le taux moyen de refus en centre de tri est d’environ 23 %. Les refus de tri recouvrent trois réalités différentes :

1. Erreurs de tri des détenteurs

  • Déposer un déchet dans le mauvais contenant (par exemple de la vaisselle dans le bac ou la borne de verre) ;

  • Imbriquer plusieurs emballages, par exemple un carton contenant un film plastique, rendant le tri difficile.

Erreur de tri

2. Limites techniques des centres de tri

  • Certains emballages sont trop petits (moins de 2 cm environ) pour être triés automatiquement ;

  • Certains formats ou matériaux complexes ne sont pas pris en charge par les équipements existants.

3. Manque de filières pour certains matériaux

Certains matériaux n’ont pas encore de flux de recyclage développé, par exemple le bois utilisé pour certaines boîtes ou emballages spécifiques.

Attention, il ne faut pas confondre les refus de tri avec le recyclage parfois partiel des flux triés : le tri est une première étape (et il peut y avoir des refus), le recyclage est une seconde étape (et un flux correctement trié peut ne pas être recyclé en intégralité).

Ceci est vrai en particulier pour les déchets d’emballages plastiques : seuls 65 % sont recyclés actuellement, et 20 % supplémentaires devraient l’être prochainement selon l’Observatoire de la qualité des matériaux de Citeo (Bilan 2024). Alors pourquoi jeter tous les déchets d’emballages plastiques dans le bac jaune ? La réponse tient dans la volonté des pouvoirs publics de simplifier le geste de tri : la consigne officielle est ainsi de jeter tous les déchets d’emballages dans le bac jaune, même si certains – à date – ne sont pas recyclés à la fin.

Toutes les modalités de tri sont-elles être compatibles avec la REP emballages ?

Toutes les modalités de tri sont compatibles avec la Responsabilité Elargie du Producteur (REP), puisque cette dernière est financière et n’impose pas –  encore – de schéma de collecte auquel le soutien financier de l’opérateur serait conditionné.

Cependant, les quatre modalités de tri ne s’intègrent pas de la même manière à la REP et le niveau de soutien pourra varier significativement selon la méthode de tri choisie  :

Modalité de triAdhérence à la REP Notes
Multi-matériaux ➕➕➕• Bac jaune : standard de la REP emballages ménagers

• Autre mélange matériaux : pertinent s’il permet de sur-trier facilement un flux plastique (exemple des saches de films)
Mono-matériau➕➕➕• Flux plastique : soutien direct de la REP emballages professionnels

• Autres flux matériaux : pas de véritable soutien envisagé à date
Mono-déchet0 / ➕➕➕• Déchets d’emballages de bureau : aucun soutien de la REP emballages ménagers

• Déchets d’emballages de transport (type films) : soutien de la REP emballages professionnels pour les plastiques
Multi-déchets (emballages de boisson)0• Aucun soutien

En conclusion, pour un tri des déchets d’emballages efficace sur les plans environnemental et économique :

  1. Faites en fonction des flux que vous générez : la meilleure approche reste toujours le cas par cas, et les experts de Take a waste peuvent vous accompagner dans votre tri ;

  2. Méfiez-vous (en règle générale) des schémas mono- et multi-déchets !