Quels indicateurs pour suivre ma performance déchets ?

Piliers d’une démarche d’amélioration continue, les indicateurs de suivi constituent un élément incontournable à la mise en place d’une stratégie d’économie circulaire efficace en entreprise.

Ces indicateurs  permettent, grâce à la collecte de données quantitatives et qualitatives concernant la gestion des déchets, d’évaluer l’efficacité des différentes actions mises en place et d’identifier les axes d’amélioration.

La mise en place d’indicateurs pertinents relatifs aux déchets constitue également une nécessité pour se conformer aux obligations réglementaires en vigueur. En voici quelques illustrations :  

• en matière de traçabilité, la tenue d’un registre des déchets constitue une obligation pour l’ensemble des entreprises. Ce registre doit comporter notamment des informations sur la quantité de déchets remis au prestataire de collecte. 

• les entreprises soumises à un bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) doivent collecter des données sur les émissions générées par la gestion de leurs déchets.

• dans le cadre du nouveau reporting de durabilité (CSRD), les entreprises concernées doivent communiquer notamment des informations quantitatives sur la gestion de leurs déchets (pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre article dédié).

Plus généralement, la communication d’indicateurs de performance liés aux déchets permet aux entreprises de renforcer leur légitimité auprès de leurs parties prenantes (fournisseurs, investisseurs, etc.) en démontrant des résultats concrets sur leurs engagements en matière d’économie circulaire. 

Il revient à chaque entreprise de déterminer les indicateurs les plus pertinents en fonction de ses enjeux spécifiques (obligations réglementaires, orientations stratégiques, objectifs économiques, etc.).

À titre d’exemple, les entreprises assujetties à la directive CSRD doivent obligatoirement suivre certains indicateurs obligatoires en matière de gestion des déchets pour pouvoir établir leur reporting de durabilité. Pour en savoir plus, consultez notre article dédié !

La réalisation d’un  état des lieux préalable concernant la production et la gestion des déchets dans votre entreprise peut également vous aider mieux identifier les axes d’amélioration et ainsi à définir les indicateurs les plus adaptés.

Voici quelques questions pouvant vous guider dans la réalisation de ce pré-diagnostic : 

• Quels sont les principaux types de déchets produits par votre établissement ?

• D’où proviennent majoritairement ces déchets (activités, services, etc.) ?

• Sur ces déchets, lesquels doivent être triés conformément à la réglementation en vigueur (décret “8 flux”) ? 

• Quels déchets peuvent être recyclés ?

• Quel est le coût actuel de la gestion des déchets pour votre établissement et quels sont les postes les plus coûteux ?

• Quels sont vos principaux objectifs : réduction des coûts, de l’impact environnemental, conformité réglementaire, reporting, etc. ?

Voici quelques indicateurs fréquemment utilisés par les entreprises dans le cadre du suivi de leur performance déchets. 

Indicateurs quantitatifs relatifs à la production de déchets

Les indicateurs techniques quantitatifs comprennent notamment : 

• la production totale de déchets (annuelle ou mensuelle) : en tonnes le plus souvent ;

• la production de déchets par flux de déchets ;

• la production de déchets par indicateurs d’activités pertinents (exemples : quantité (kg) de déchets par chambre en hôtellerie, quantité (kg) de DASRI par séjour dans un établissement de santé, quantité (g) de biodéchets par repas en restauration, etc.).

Indicateurs quantitatifs relatifs à la gestion des déchets

Ces indicateurs comprennent notamment : 

• le taux de recyclage / valorisation, directement lié au gisement de déchets recyclables et donc à l’activité de l’entreprise ;

• le taux d’enfouissement (déchets mis en décharge) : avec un objectif possible de “0 enfouissement” affiché par certaines entreprises ou groupes ;

• la distance moyenne aux exutoires : rappelons en effet qu’en application du principe de proximité, les acteurs publics ou privés doivent assurer la gestion de leurs déchets de manière aussi proche que possible de leur lieu de production. 

Autres indicateurs quantitatifs

En fonction des enjeux propres à votre établissement, d’autres indicateurs techniques peuvent également être utilisés. En voici une liste non-exhaustive : 

• le nombre de filières de tri mises en place : relativement simple à instaurer, cet indicateur peut être suffisant pour suivre la conformité réglementaire de votre établissement concernant les obligations en matière de tri.

• les coûts relatifs à la gestion des déchets : cet indicateur peut être mis en place uniquement pour les déchets dont la gestion est particulièrement coûteuse (filières DAOM / DASRI par exemple).

• l’impact environnemental de la gestion des déchets : directement lié à la diminution du tonnage, du taux d’enfouissement et à l’augmentation du taux de valorisation, cet indicateur revêt un intérêt par exemple dans le cadre de la réalisation d’un BEGES.

• la fréquence de collecte des déchets : une diminution de la fréquence témoignant d’une réduction de la production de déchets.

• le nombre d’anomalies de collecte (déclassements, etc.).

Indicateurs qualitatifs

La mise en place d’indicateurs qualitatifs peut constituer un bon complément aux indicateurs quantitatifs. En voici quelques exemples : 

• l’affichage des consignes de tri (dans les différents services de l’entreprise, en local poubelles, etc.) ;

• le nombre d’actions menées en interne pour optimiser la gestion des déchets (filières de tri mises en place, actions de réduction à la source des déchets, formations et sensibilisation des collaborateurs aux règles de tri, etc.).

Elle permet notamment de consulter en temps réel les informations contenues dans le registre des déchets mais aussi de garantir une alimentation régulière des indicateurs grâce à des données fiables et actualisées.