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Entreprises : comment baisser le coût de vos déchets
Depuis plusieurs années, les coûts de gestion des déchets sont orientés à la hausse, que les déchets soient collectés par le service public ou par des prestataires privés. Cependant, en tant qu’entreprise, il est possible d’inverser cette tendance et de faire plutôt baisser sa facture « déchets ». Mais comment ?
1/ Lutter contre le gaspillage permet de réduire le coût de vos déchets
Réduire ses déchets reste le meilleur moyen de baisser les coûts de vos déchets, qui d’ailleurs ne se limitent pas aux seuls coûts de collecte des déchets par un prestataire externe.
En effet, la prestation de collecte est un coût externe qui n’est que la partie émergée de l’iceberg – il existe également :
- Des coûts de gestion interne : coûts administratifs de suivi des prestations, temps en établissements consacré aux relations avec les prestataires, à la sortie des poubelles, etc.
- Des coûts de production : achats de matières premières, de produits et d’emballages qui deviennent des déchets
Les « coûts de production » correspondent à autant d’achats inutiles, de produits qui deviennent quasi-immédiatement des déchets : gobelets en plastique à usage unique, ramettes de papier pour impression mono-face, denrées alimentaires cuisinées en trop, chutes de production évitables, etc. Ainsi, un travail de réduction des déchets constitue le premier pas d’une stratégie d’achat responsable, qui peut aboutir à des économies importantes, bien au-delà de la « facture déchets ».
2/ En triant davantage de déchets qui ont une valeur économique
A condition qu’un flux de déchets soit suffisamment bien trié, la collecte peut devenir gratuite voire même rémunérée, selon :
- Le volume de déchets collectés ;
- La distance au centre de tri ou traitement ;
- La nature des déchets (matériau) ;
- Les cours des matières premières vierges (avec le pétrole comme cours directeur) ;
- La structure de coûts des prestataires : des associations locales employant du personnel en insertion sont ainsi capables de collecter gratuitement certains flux que les plus gros prestataires facturent.
En remplissant tout ou partie des conditions ci-dessus, la collecte peut devenir gratuite (cas des bouchons en liège par exemple, ou parfois des papiers voire des biodéchets) ; dans certains cas également, la collecte des déchets peut être rémunérée (cas des métaux par exemple ou des huiles alimentaires usagées).
3/ En profitant des possibilités de collecte gratuite offertes par les filières REP
Pour les produits couverts par la Responsabilité Elargie du Producteur (REP), les metteurs sur le marché financent « par avance » la collecte et le traitement des déchets, dont ils sont tenus responsables. A partir d’un certain seuil de volume, la collecte de ces déchets peut être gratuitement assurée par les éco-organismes, agréés par les pouvoirs publics pour financer la collecte et le traitement des déchets dans le cadre des filières REP. Les flux de déchets collectés gratuitement à partir d’un certain volume sont notamment les suivants :
- Pneumatiques usagés ;
- Piles & Accumulateurs ;
- Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) ;
- Matériel d’éclairage ;
- Cartouches d’imprimantes ;
- Déchets d’Eléments d’Ameublement (DEA).
Voir l’article dédié : « Déchets : Quels sont les seuils de collecte gratuite des filières REP ? »
4/ En insistant pour que les fournisseurs reprennent leurs produits en fin de vie
Cette reprise gratuite est obligatoire dans le cadre de certaines filières REP, DEEE et DEA notamment. Mais elle est aussi envisageable pour tous les autres produits, au prix d’une négociation commerciale : le mieux est alors de prévoir la reprise en fin de vie dès la fourniture du produit neuf, considération que les acheteurs oublient trop souvent et qui génèrent des coûts d’enlèvement des déchets. La reprise reste toujours négociable au moment de la fin de vie elle-même, comme un service rendu par le fournisseur du nouveau produit, qui reprend le précédent en échange.
5/ En valorisant les biodéchets sur site quand c’est possible
Une partie des biodéchets des entreprises, notamment les déchets alimentaires non carnés et les déchets verts peuvent être compostés sur site, si l’entreprise a la place de le faire et du temps à consacrer à l’entretien d’un compost (une heure par semaine environ pour un EHPAD ou un hôtel-restaurant). De plus, il est aussi possible de « réduire ses biodéchets » grâce à des poules, des lapins, des chevaux, etc.
6/ En optimisant les contenants et fréquence de collecte
Le coût de gestion externe des déchets étant constitué pour moitié environ du coût de collecte (et pour moitié environ du coût de traitement), il faut chercher à réduire le nombre de passages des prestataires de collecte : ceci a un sens également environnemental, puisqu’il s’agit de réduire la circulation des véhicules de collecte. Or pour réduire le nombre de passage, il faut optimiser les contenants de collecte :
- En utilisant autant que possible, dans un local poubelles, l’espace disponible en hauteur : il est possible de collecter différents flux de déchets dans des rolls grillagés, qui ont une contenance deux à trois fois supérieure à un bac de collecte, pour une emprise au sol comparable. Le carton notamment se prête à ce type de contenant de collecte – il est alors plié et empilé à la verticale dans un roll ;
- En investissant dans du matériel de conditionnement des déchets : tasseurs qui appuient sur les déchets collectés en bac, compacteurs ou presses à balle pour les déchets générés en volume important (recyclables ou non dans le cas d’un compacteur). Ces matériels de conditionnement des déchets permettent d’en réduire le volume et donc d’espacer les fréquences de collecte.
7/ En mettant en concurrence les prestataires de collecte
Le prestataire de collecte des déchets d’une entreprise peut être public (collectivité à compétence collecte) ou privé. En tant qu’entreprise, il est possible de faire appel à l’un ou l’autre type de prestataires, sachant que :
- La collectivité n’est pas tenue par la loi de collecter les déchets des entreprises. Elle peut donc adopter un règlement de collecte qui inclue un seuil au-delà duquel les déchets ne sont pas collectés – dans ce cas, les entreprises qui génèrent davantage de déchets doivent faire appel à des prestataires privés ;
- Si la collectivité accepte de collecter les déchets des professionnels, elle est en règle générale moins chère que des prestataires privés, mais pas nécessairement. Il est à noter que les coûts de collecte des déchets professionnels facturés par le service public en moyenne vont augmenter dans les prochaines années : ainsi une mise en concurrence public-privé peut être intéressante pour les entreprises qui ont déjà une « facture déchets » relativement élevée ;
- Enfin, concernant les prestataires privés de collecte, leurs tarifs sont très variables. Une mise en concurrence systématique peut donc tirer les prix vers le bas.
8/ En sollicitant une exemption de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM), en cas de collecte intégrale par le privé
Les entreprises intégralement collectées par un ou plusieurs prestataires privés ont la possibilité de solliciter auprès de la collectivité une exemption de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM). Cette exemption peut paraître logique, dans la mesure où la taxe est liée à un service – le service public de gestion des déchets – dont en l’occurrence les entreprises ne bénéficient pas. Mais la TEOM est une taxe, donc un impôt, que la collectivité peut exiger indépendamment du service rendu : l’exemption de TEOM n’est donc pas automatique et la collectivité peut toujours la refuser. Enfin, il faut noter que l’exemption n’est pas automatiquement reconduite d’une année sur l’autre mais doit être demandée tous les ans.
Ces différents leviers, qui visent à réduire la facture déchets des entreprises, sont plus ou moins simples à activer et prioriser : un spécialiste comme Take a waste peut vous y aider !