Comment réduire les coûts liés à la gestion de vos déchets ? (partie 2)

LES ACTUALITÉS ZÉRO DÉCHET

Comment réduire les coûts liés à la gestion de vos déchets ?

Depuis plusieurs années, les coûts de gestion des déchets sont orientés à la hausse, que les déchets soient collectés par le service public ou par des prestataires privés. Cependant, en tant qu’entreprise, il est possible d’inverser cette tendance et de faire plutôt baisser sa facture « déchets ». Mais comment ?

L’optimisation de vos prestations de collecte des déchets est possible grâce à différents moyens ou leviers que nous explorons dans cet article !

A condition qu’un flux de déchets soit suffisamment bien trié, la collecte peut devenir gratuite voire même rémunérée, selon :

  • Le volume de déchets collectés ;
  • La distance au centre de tri ou traitement ;
  • La nature des déchets (matériau) ;
  • Les cours des matières premières vierges (avec le pétrole comme cours directeur).

En remplissant tout ou partie des conditions ci-dessus, la collecte peut devenir gratuite (cas des bouchons en liège par exemple, ou parfois des papiers voire des biodéchets) ; dans certains cas également, la collecte des déchets peut être rémunérée (cas des métaux par exemple ou des huiles alimentaires usagées).

Tout ou partie des biodéchets des entreprises peuvent être compostés sur site, si l’entreprise a la place de le faire et du temps à consacrer à l’entretien d’un compost (une heure par semaine environ pour un EHPAD ou un hôtel-restaurant).

biodéchets

Au-delà du compost « classique », il existe plusieurs solutions techniques pour gérer sur site ses biodéchets comme les composteurs mécaniques ou électromécaniques, les déshydrateurs ou les sécheurs. Ces solutions sont à étudier au cas par cas, mais elles peuvent s’avérer sur la durée une véritable source d’économie pour la gestion des biodéchets !

Le coût de gestion externe des déchets étant constitué pour moitié environ du coût de collecte (et pour moitié environ du coût de traitement), il faut chercher à réduire le nombre de passages des prestataires de collecte : ceci a un sens également environnemental, puisqu’il s’agit de réduire la circulation des véhicules de collecte. Or pour réduire le nombre de passage, il faut optimiser les contenants de collecte :

  • En utilisant autant que possible, dans un local poubelles, l’espace disponible en hauteur : il est possible de collecter différents flux de déchets dans des rolls grillagés, qui ont une contenance deux à trois fois supérieure à un bac de collecte, pour une emprise au sol comparable. Le carton notamment se prête à ce type de contenant de collecte – il est alors plié et empilé à la verticale dans un roll ;
  • En investissant dans du matériel de conditionnement des déchets : tasseurs qui appuient sur les déchets collectés en bac, compacteurs ou presses à balle pour les déchets générés en volume important (recyclables ou non dans le cas d’un compacteur). Ces matériels de conditionnement des déchets permettent d’en réduire le volume et donc d’espacer les fréquences de collecte.

Certains déchets, notamment des déchets « diffus » générés en plus petite quantité, peuvent être triés et donnés à des associations : c’est le cas par exemple des bouchons (en plastique ou en liège), de certains invendus alimentaires ou produits d’accueil dans l’hôtellerie, de meubles qui connaîtront une seconde vie, de garrots ou de compresses non utilisées, etc. Il est ainsi possible d’éviter de jeter – et de payer – pour un assez grand nombre de produits / déchets.

Plus largement, les associations locales ou les entreprises de l’économie sociale et solidaire ont des structures de coût plus légères et sont ainsi capables de collecter moins cher, voire gratuitement certains flux que les plus gros prestataires facturent (ou même le plus souvent refusent de collecter).

A noter enfin que les prestataires de l’économie sociale et solidaire, quand ils emploient du personnel en insertion ou en situation de handicap, peuvent donner droit à une déduction de la taxe AGEFIPH.

Le prestataire de collecte des déchets d’une entreprise peut être public (collectivité à compétence collecte) ou privé. En tant qu’entreprise, il est possible de faire appel à l’un ou l’autre type de prestataires, sachant que :

  • La collectivité n’est pas tenue par la loi de collecter les déchets des entreprises. Elle peut donc adopter un règlement de collecte qui inclue un seuil au-delà duquel les déchets ne sont pas collectés – dans ce cas, les entreprises qui génèrent davantage de déchets doivent faire appel à des prestataires privés ;
  • Si la collectivité accepte de collecter les déchets des professionnels, elle est en règle générale moins chère que des prestataires privés, mais pas nécessairement ;
  • Enfin, concernant les prestataires privés de collecte, leurs tarifs sont très variables. Une mise en concurrence systématique peut donc tirer les prix vers le bas.

seuils de collecte gratuite des filières REP

Les entreprises intégralement collectées par un ou plusieurs prestataires privés ont la possibilité de solliciter auprès de la collectivité une exemption de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM). Cette exemption peut paraître logique, dans la mesure où la taxe est liée à un service – le service public de gestion des déchets – dont en l’occurrence les entreprises ne bénéficient pas. Mais la TEOM est une taxe, donc un impôt, que la collectivité peut exiger indépendamment du service rendu : l’exemption de TEOM n’est donc pas automatique et la collectivité peut toujours la refuser. Enfin, il faut noter que l’exemption n’est pas automatiquement reconduite d’une année sur l’autre mais doit être demandée tous les ans.

Vous pouvez également agir sur la réduction des déchets en amont (voir l’article dédié).

Ces différents leviers, qui visent à réduire la facture déchets des entreprises, sont plus ou moins simples à activer et prioriser !

Vous avez besoin d'un accompagnement dans cette démarche ?

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